ANNULÉ
DANSE
Retour aux sources pour Boris Charmatz et Dimitri Chamblas, avec leur fameux duo À bras-le-corps, conçu en 1993. Depuis la création de cette pièce fondatrice, les deux danseurs-chorégraphes n’ont cessé de reprendre ce puissant corps à corps masculin. Une façon explosive de confronter leur œuvre de jeunesse à l’évolution de leur corps.
En 1992, tout juste sortis du Conservatoire, Boris Charmatz et Dimitri Chamblas font une entrée fracassante sur la scène chorégraphique en présentant À bras-le-corps. Ce duo qui soumet leurs corps à une énorme dépense d’énergie tranche avec les codes de l’époque. L’idée était de repousser les limites de l’épuisement, de composer avec la sensation de fatigue de ces corps réduits à l’état de masses rampantes qui n’en finissent pas de tenter de se relever. Il initie aussi une volonté de placer la danse au cœur du public et non plus dans un face-à-face. Une signature. Dans cette proximité nouvelle, les spectateurs voient et entendent tout : le martèlement des pas, les souffles, les frottements de chair, dans un exercice très charnel aux confins de la lutte, de l’entraînement et de la joute virile.
Aujourd’hui, Charmatz et Chamblas vivent sous un nouvel angle cette relation physique particulière : «Décantée, notre énergie apparaît marquée du désir de puissance et de masse, mais aussi d’ironie gaillarde et jouissive, la chorégraphie cédant le pas à une expérience simple et explosive», analyse Boris Charmatz.
Dans cette mêlée combative et sensuelle, drôle aussi parfois, les danseurs confrontent leur organisme à l’énergie radicale de ce pas de deux devenu un classique désormais inscrit au répertoire de l’Opéra de Paris. À voir et/ou revoir 28 ans après la création.
AVANT-SPECTACLE
La chorégraphe Geisha Fontaine propose juste avant À bras-le-corps une surprise de 30 minutes autour de la sensation et de l'écoute.