DANSE
Avec infini, Boris Charmatz nous plonge dans le vertige des nombres. Les dates historiques, les nombres infimes ou immenses, les comptes musicaux, deviennent le point de départ d’une danse exigeante, très physique, qui nous emporte dans un flot d’énergie pure.
Après la création de 10000 gestes dans laquelle aucun mouvement n’était répété, Boris Charmatz continue d’explorer inlassablement le geste. Défiant les frontières de l’imagination, le chorégraphe convoque ici la notion d’infini et donne corps à son obsession du dépassement.
Depuis des siècles, les danseurs comptent jusqu’à quatre, six ou huit mais que se passerait-il s’ils comptaient « à l’infini », comme on s’endort ?
Ou avec des combinatoires intégrant dates de naissance des êtres aimés et des dates historiques ? De zéro à l’infini, la pièce tire son impulsion d’une partition de chiffres. Tout au long de la représentation, les six interprètes, dont Boris Charmatz lui-même, égrènent les nombres de manière ininterrompue, à l’endroit, à l’envers, en solitaire ou à l’unisson. Ces comptes incessants deviennent une matière sonore surprenante qui pulse et soutient une danse saisissante, très physique, curieusement virtuose.
Eclairés par une armée de minuscules gyrophares, comme en état d’urgence, les danseurs courent à perdre haleine, tournent, sautent, utilisant toutes les techniques à leur disposition pour dessiner d’inépuisables lignes sur le qui vive. Minimaliste et maximaliste à la fois, la touche Charmatz assène une idée, de nombreuses variations et des libertés infinies…
Retrouvez Boris Charmatz dans l'émission Tracks :