Depuis la création de sa compagnie Grenade, en 1998, Josette Baïz n’a de cesse, en parallèle à ses propres créations, de faire vivre le répertoire international. Cette fois, elle aborde l’univers du grand chorégraphe israélien Ohad Naharin, avec KAMUYOT, une pièce débordante de joie et d’énergie, créée en 2003, pour le Young Ensemble de la Batsheva. « J’ai été enthousiasmée par la dynamique, la fraîcheur, la technicité, la folie et l’inventivité de son langage chorégraphique multipliant les rebondissements, les changements de rythmes, de musiques, de groupes chorégraphiques et l’interactivité constante avec le public » explique la chorégraphe. De fait, quand les danseuses et danseurs déboulent sur scène dans un tourbillon de jupes écossaises et pantalons à carreaux, un vent de folie joyeuse et contagieuse s’empare du public. 

La pièce distille une ivresse savante de virtuosité épinglée de liberté, dans un étourdissement de trajectoires aussi justes qu’endiablées où chaque accalmie est suivie d’une nouvelle explosion. Sur de la pop japonaise, mêlée à des génériques de séries cultes et des tubes de rock, les treize jeunes interprètes se coulent avec brio dans l’écriture fluide et puissante de Naharin. Danseurs rompus à tous les styles, ils greffent sur leur virtuosité un appétit de mouvements qui déborde le cadre pour faire de la scène le lieu d’une célébration jubilatoire et participative.