CABARET
08.04
Le chorégraphe et danseur libanais Alexandre Paulikevitch transforme le Cirque en un joyeux cabaret oriental, le temps d’une soirée festive, pimentée de rythmes ondulants et de mélopées percussives. Au programme, trouble dans le genre, chants, danses, paillettes et politique.
Artiste libanais engagé, militant pour que le corps ne soit plus un tabou, Alexandre Paulikevitch est l’auteur de nombreuses pièces et spécialiste du baladi, nom égyptien de la danse orientale ou encore danse du ventre, même si le chorégraphe réfute avec vigueur cette appellation issue de la colonisation. Passionné par cette danse, et quasiment le seul homme à la pratiquer dans le monde arabe, il redonne à cet art, injustement méprisé, ses lettres de noblesse et en fait un outil de revendication politique.
À l’invitation du Manège, il présente son Cabaret Baladi, qui se veut un lieu d’échanges entre artistes libanais et locaux, performeurs, musiciens, danseurs et comédiens. « Le cabaret a toujours été un endroit subversif où les artistes de la marge ont mené la résistance culturelle face à l’oppression et à la bêtise. Des cabarets de Berlin jusqu’aux cabarets du Caire, ces lieux de présentation et de représentation resteront un haut lieu pour le divertissement, la politique et la subversion ! » dit-il. Entouré de six musiciens libanais et d’artistes rémois invités, Alexandre Paulikevitch s’empare une fois de plus du traditionnel baladi. Chevelure bouclée en cascade, œil cerné de khôl, tenues étincelantes, il irradie sur scène, avec une sensualité, un humour et une grâce unique. Une manière de questionner le genre et le sens politique du corps en représentation. Et à la fin bien sûr, la fête se partage entre artistes et spectateurs.