

DANSE
Accueilli la saison dernière avec la performance Man Anam Ke Rostam Bovad Pahlavan, l’Iranien Ali Moini revient au Manège. Son nouveau projet Gaugemancy repositionne son travail autour du mouvement contraint, le déplaçant sur le terrain du collectif.
Avec son titre en farsi issu d’un proverbe populaire iranien, Man Anam Ke Rostam Bovad Pahlavan, « C’est par Rostam que j’hérite de ma gloire », la création d’Ali Moini entraînait la saison passée les spectateurs du Manège dans un troublant jeu de manipulation avec un double métallique. Auparavant, le performeur iranien s’était confronté toujours seul, à des dispositifs mécaniques artisanaux - attaches filaires (LIVES), couteaux reliés au corps ((My Paradoxical Knives) - afin d’expérimenter la production d’un mouvement sous contrainte.
Pour son nouveau projet, Gaugemancy, le performeur iranien déplace sa recherche sur le terrain du collectif et s’entoure de trois compagnons de scène. Titre composé de gauge, jauger en français et mancy, mancie désignant un ensemble de croyances, la pièce s’articule autour des notions de force et de pression appliquées dans divers champs d’activités humaines tels que la pratique des sourciers, de lutteurs, d’artisans, etc.
Gaugemancy éprouve les risques pris pour gérer, dépasser et même faire usage de la force et de la pression transmises cette fois au groupe par le biais d’un langage formalisé à la manière de lignes de codes. Car relève dans sa note d’intention Ali Moini « la pression engendre le changement. Il nous arrive de souhaiter en jauger l’étendue. Il nous arrive même, par miracle, de tomber juste ».