DANSE
GISÈLE VIENNE
Crowd
Après The Ventriloquists convention, Gisèle Vienne revient au manège avec une création chorégraphique qui, dans l’euphorie de la danse et de la musique, met en jeu la place et les représentations de la violence dans notre société civilisée.
Au croisement de la danse, du théâtre et des arts visuels, Gisèle Vienne retisse le fil de ses obsessions, explorant de façon radicale les liens entre corps, parole, érotisme, violence et mort. Ce nouveau projet pour quinze danseurs tient autant de la chorégraphie que du tableau vivant. Gisèle Vienne imagine une fête improvisée où les corps s’euphorisent sur des musiques issues de l’électro des années 90 à nos jours et les sculptures sonores créées par ses habituels complices, les musiciens de KTL, Stephen O’Malley et Peter Rehberg. On retrouve aussi le fidèle Dennis Cooper, auteur américain au style dérangeant, qui déploie ici autant d’histoires souterraines que de personnages sur scène. Sous un déferlement de décibels, les désirs, les tensions érotiques s’exacerbent, et l’escalade d’une excitation individuelle et collective devient perceptible. À travers une chorégraphie et une mise en scène qui découpent et distordent les mouvements et le temps, les gestes deviennent heurtés, saccadés et s’interrompent de multiples manières. De l’immobilité au précipité dansé, Gisèle Vienne imagine des séquences mettant en relief le chemin souterrain de la violence surgie de sentiments ambigus. Et laisse le spectateur saisi et troublé par des sensations fulgurantes.
Crowd par Gisèle Vienne - entretien réalisé par Arte Journal.
Crowd par Gisèle Vienne - entretien réalisé au Maillon, Théâtre de Strasbourg - Scène européenne (1 min. 50).