DANSE
Prodige de la danse espagnole, Marcos Morau crée des spectacles éclectiques à l’enseigne du collectif La Veronal. Le chorégraphe propose avec Voronia (2015), une plongée onirique dans les abîmes terrestres de nos humanités. Vertigineux.
Basé à Barcelone, Marcos Morau, fondateur du collectif La Veronal, traduit en mouvements sa vision du monde. Sa danse expressive, son geste classique déstructuré se sont imposés sur les scènes internationales. Éclectiques, ses pièces conjuguent une écriture hybride pénétrée de théâtralité, d’images et de chorégraphie.
Avec Voronia, le chorégraphe s’enfonce sous l’écorce du globe en direction de Krubera-Voronia, grotte naturelle la plus profonde connue à ce jour et située dans l’Ouest du Caucase. Dans un jeu métaphorique réjouissant, les danseurs et des figurants arpentent des géographies terrestres et humaines. Leur descente aux enfers traverse les mystères de cette grotte en écho à l’allégorie de la caverne de Platon. Sur un velours rouge, des créatures aux allures cléricales et aux gestes syncopés s’animent. Antre philosophique, grotte votive, entrailles obscures, Voronia compose d’énigmatiques tableaux vivants. Marcos Morau emprunte aussi bien à la veine surréaliste de Buñuel qu’à l’étrangeté labyrinthique de David Lynch et à la danse-théâtre de Pina Bausch. Ce monde troublé et troublant de Voronia livre chacun à ses propres abysses.