Marionnettiste, plasticienne et magicienne, Violaine Fimbel se situe au croisement de différents langages artistiques. En compagnonnage avec le Manège, elle présente sa nouvelle pièce Gimme Shelter inspirée par « l’hikikomori », terme japonais qui désigne les personnes qui ont choisi de s’isoler volontairement d’une société aux injonctions paradoxales.

Y a-t-il un endroit aujourd’hui où l’on peut encore se sentir « à l’abri » ? 
s’interroge l’artiste qui propose au public de partager un dispositif scénique particulier. Il s’agit d’un élément central au plateau, un vieux transformateur électrique où l’un des personnages est reclu avec ses jouets pour seule compagnie. Durant cette aventure immersive, la moitié du public demeure à l’intérieur de ce « refuge », l’autre moitié à l’extérieur dans un étrange parc d’attractions abandonné, en compagnie d’un autre personnage. Au long de la représentation, chaque spectateur va changer de point de vue : ceux qui étaient dehors vont rentrer dedans, et vice-versa.

Dans une atmosphère de catastrophe écologique portée à son paroxysme, Gimme Shelter met aussi en jeu des marionnettes représentant entre autres des animaux dont on ne sait si ils sont réellement vivants ou non. Magie, ventriloquie, ingénierie mécanique, costumes étranges de mascottes… accentuent la dimension apocalyptique de la pièce.

Envahi d’une étrange brume permanente, l’espace extérieur est le théâtre d’apparitions et de disparitions inquiétantes où l’on se confronte à la survie en milieu hostile. Dehors ou dedans ? Action ou inaction ? Chacun est confronté à des choix existentiels face aux désastres annoncés.