PREMIÈRE
ANNULÉ
DANSE
THE WORLD WAS ON FIRE est un DJ set épique mettant en scène cinq héroïnes partant à la conquête de leur propre existence. Sur fond de sorcellerie, la chorégraphe Nina Vallon compose une envoûtante partition scénique, rythmée par une bande originale mixée live au plateau. Une expérience poétique et esthétique puissante.
C’est une vision inquiétante et sublime. Dans le huis clos d’une chambre aux murs de velours, cinq femmes immobiles, vêtues de longues robes noires, se fondent littéralement dans le décor. La chorégraphe et danseuse suisse/brésilienne Nina Vallon, passée par la Forsythe Company, s’affranchit des formats habituels, étirant le temps à l’image de cette séquence d’ouverture.
Corps statiques, gestes figés, comme une toile de maître. Puis, les danseuses s’animent, se déploient peu à peu dans un univers visuel et sonore où la beauté fraye avec le merveilleux.
En une succession de tableaux rythmés par des noirs fréquents, elles offrent un voyage dans un espace-temps inconnu, où le fantastique et le quotidien se rejoignent. La musique, mixée live au plateau, la scénographie et le travail sur les costumes ajoutent à ce spectacle total en forme de long clip aux nuances sombres et anachroniques. Dans ce cheminement libératoire, les interprètes jouent aussi de leurs voix, pleines de musicalité. On se demande si elles ne seraient pas en train de fredonner l’air de Wicked Game, tube de Chris Isaak, qui commence par « The world was on fire and no one could save me but you ». Réinterprétés par la plasticienne Pipilotti Rist dans son œuvre I’m a victim of this song, les paroles de cette chanson résonnent comme un mantra, non sans une pointe d’ironie, dans la bouche de nos héroïnes. Refusant, justement, d’être les victimes de cette chanson (ou d’une autre), ces femmes ont décidé qu’elles pouvaient très bien se sauver elles-mêmes.