CIRQUE
PREMIÈRE
COPRODUCTION
Entre prouesses physiques, danse, chant et performances, Gaël Santisteva détourne avec bonheur le langage du cirque pour questionner les codes du divertissement. Résolument décalé, un spectacle sur la magie de la simplicité qui invite à célébrer les paillettes imperceptibles de l’existence.
Qui se souvient encore de Garcimore ? Ce magicien facétieux qui a eu son heure de gloire à la télévision dans les années 80 avec ses petits tours faussement ratés, est mort dans un quasi anonymat en 2000. En plaçant son spectacle sous l’ombre invisible de cet amuseur atypique, Gaël Santisteva annonce la couleur.
La pièce s’ouvre sur une représentation en cours durant laquelle trois artistes sont confrontés à un dispositif scénique chaotique où se succèdent roulements de tambours, rires, jeux de lumière, applaudissements, utilisés à contre-emploi… Un peu comme s’ils évoluaient dans un show automatisé mais un show mal réglé, organisé dans l’excès d’efficacité. Aux prises avec cette accumulation d’effets créés de toutes pièces, les performeurs se fraient un chemin vers leur propre émancipation. Tout en enchaînant des tours de magie, des chansons pop, un solo de claquettes ou des prouesses acrobatiques, ils partagent leurs réflexions sur le pouvoir de la manipulation et tentent de déployer une ode à la décroissance, en dissonance au monde ultra-rapide et capitaliste dans lequel nous évoluons. Toute la trame du spectacle est contenue dans ce processus de ralentissement, permettant aux artistes d’exister de plus en plus par eux-mêmes, avec pour seul moyen d’évasion leur imaginaire et celui du spectateur. Dans cette joyeuse déconstruction, Garcimore est mort formule une critique aussi jouissive que grinçante d’une logique commerciale absurde. Salutaire !