En 2018, le chorégraphe guadeloupéen José Bertogal, figure du mouvement hip hop depuis les années 1980, crée Biosphère, une explosion virtuose qui retrace la genèse du monde, des origines de la Terre à l’apparition de l’homme. Le spectacle remporte le premier prix du Festival Tout-Monde de Miami, déclenchant un enthousiasme qui ne s’est pas démenti depuis. Dans une scénographie épurée, quatre danseurs saturent le plateau par leur énergie vitale, quasi inépuisable. Au fil de la représentation, ils donnent à voir les premières formes de vie terrestre, des premières cellules jusqu’à l’homo sapiens, au sein d’unissons synchronisés au millimètre jusque dans les moindres articulations. S’appuyant sur les fondamentaux du hip hop, la danse y est cadencée par une bande-son électro, composée par Bertogal lui-même, ponctuée d’échos de la nature. Chaque rythme, chaque geste est là pour nous rappeler le temps qui passe et nous signifier les milliers voire millions d’années du processus de l’évolution des espèces. Avec une précision et une symétrie parfaite, les interprètes dessinent, ensemble ou en décalé, des figures impressionnantes. Quand leurs bras s’unissent dans un même mouvement, captant la lumière et le tempo de la musique, ils ne forment bientôt plus qu’un, comme traversés par un esprit de communion. Bombardé de toutes ces particules d’énergie, Biosphère est une déclaration d’amour à la vie et au plaisir de danser.