DANSE
Dans ce trio habité, Lara Barsacq invoque la figure d’Ida Rubinstein, danseuse légendaire des Ballets Russes à la sulfureuse réputation. Mêlant la danse et la performance, le grandiose et l’absurde, les souvenirs et les archives, Ida don’t cry me love compose un hymne au corps féminin libre et émancipé.
À l’origine, il y a Ida Rubinstein, icône des Ballets russes, muse de Serge Diaghilev, qui fit sensation à Paris au début du XXème siècle par son charisme, sa beauté et sa présence sulfureuse. Dans Salomé d’Oscar Wilde, cette danseuse osait se dénuder. Par cet acte provocant, Ida Rubinstein entrait dans l’histoire de la danse, de la performance et du féminisme. Elle a fait ensuite de multiples commandes à des artistes, dont le Boléro que Maurice Ravel a créé pour elle en 1928. Un siècle plus tard, Lara Barsacq fait revivre cette artiste anti-conformiste qui a bercé ses rêves d’enfance. La chorégraphe est l'arrière-petite-nièce de Léon Bakst, peintre et costumier de la fameuse troupe des Ballets russes. Autant dire qu'elle a été nourrie par les œuvres avant-gardistes de cette période. Entourée de deux danseuses, elle nous fait entrer, à son tour, dans l’univers d’Ida. En image, en voix et en mouvement. Plongeant dans les archives et ses souvenirs, Lara Barsacq entrelace la danse, le théâtre et même le chant pour célébrer la mémoire d’Ida. La pièce se développe dans une succession de tableaux dansés à trois, comme un jeu ou une cérémonie, entremêlés de discours consacrés à la personnalité de Rubinstein et de récits autobiographiques, non sans humour ni extravagance. Dans ses multiples ramifications, IDA don't cry me love fait scintiller toutes les facettes d'Ida Rubinstein tout en fusionnant les imaginaires d’hier et d’aujourd’hui.