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PREMIÈRE FRANÇAISE
ANNULÉ
DANSE
Après le fascinant Mire, la chorégraphe Jasmine Morand revient au Manège avec une nouvelle création pour treize danseurs. Au travers d’un dispositif scénique lumineux, Lumen remet en question notre perception du réel, dans un univers oscillant entre installation performative et spectacle chorégraphique, d’une beauté époustouflante.
Alliant danse, arts visuels et nouvelles technologies, Jasmine Morand tisse une œuvre hybride et innovante. Dans le prolongement du très remarqué Mire, la chorégraphe suisse poursuit sa recherche autour de la vision, de l’interprétation et de la subjectivité du regard. Ces questions qui la tarabustent depuis quelques spectacles sont mises ici en pratique à partir d’un dispositif lumineux et scénique, prenant racine dans l’obscurité pour converger vers l’éblouissement.
D’un infini à l’autre, du noir au blanc, Lumen est une traversée jouant avec les perceptions des spectateurs, entre ce qu’ils imaginent et ce qui se laisse voir. Dans une chorégraphie hypnotique, les corps dessinent des lignes et des courbes en une matière mouvement qui paraît plutôt pétrie de pixels que de chair, au fil d’une interaction constante entre la danse, l’espace, la lumière.
Plus qu’une expérience rétinienne, cette pièce à la beauté magnétique bouscule les repères et touche à la condition humaine. Elle pointe en filigrane notre difficulté à accepter l’autre et met en lumière notre aveuglement, en offrant un temps de réflexion plutôt qu’une dénonciation. Une immersion à la fois introspective et picturale qui suscite autant de troubles que de plaisir.
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