Second volet d’un diptyque consacré à l’argile, Gadoue prolonge la première création de Luna Rousseau et Nathan Israël, L’Homme de boue, et leur permet d’approfondir leur recherche autour de la terre. 

Au centre d’une piste circulaire recouverte de boue blanche, un homme en complet veston tente de ne pas glisser. La tâche est d’autant plus ardue qu’il jongle avec une balle tout en luttant pour ne pas perdre l’équilibre et ne pas se salir. Sur les notes d’une harpiste complice, ce jongleur improbable qui s’escrime avec l’absurde compose un personnage aussi décalé que comique. Chaque geste peut l’amener à déraper alors même qu’il exécute des figures de plus en plus complexes. Bien entendu, l’inévitable se produit et l’élégant dandy ne tarde pas à s’en mettre partout pour finir par patauger en caleçon dans la gadoue dans un joyeux chaos. 

Avec le sérieux, la rigueur et le comique d’un questionnement existentiel clownesque, Gadoue se joue des conventions et nous replonge dans le monde de l’enfance, le plaisir du jeu interdit, le frisson du défendu. L’art de rire de soi en prime.