Mais c’est qui cette Blavatsky arrivée de Coney Island, qui fait tourner les cœurs des arrière-salles clandestines de la Barbade, d’Istanbul, de Samarcande ou de Buenos Aires ? Elle débarque avec ses mages et ses faiseurs de miracle, ses oiseaux de bon augure et ses tireurs de bonne aventure, un sac empli de chansons de grande dame et de sortilèges. Dans son cabaret du songe et des possibles, cette diva sulfureuse nous invite de l’autre côté du miroir. Une traversée en un temps et un lieu qui n’existe sur aucune carte, sur aucun fuseau horaire car La Blavatsky a pour objet d’emporter les foules loin du monde en déroute. Harangues prophétiques, murmures poétiques, invocations et exorcismes, chansons surnaturelles, confessions de masse, caresses libératrices, voici ce que réserve le menu de cette créature venue du futur, avec sa cour de prédicateurs et d’anges hédonistes.
Oracle provocatrice, enjôleuse ou demi-mondaine, La Blavatsky se blottit dans le corps enfiévré de l’artiste protéiforme Otomo De Manuel, cofondateur de la In Coney Island Society. Connu pour avoir fondé la compagnie Materia Prima, l’Amazing Cabaret Rouge, le Fantastique Cabaret Noir et autres cabarets iconoclastes, le très prospectif performeur, musicien et metteur en scène nous plonge dans un univers transgressif et plus sensuel que jamais avec ce spectacle placé sous le signe de l’éso-érotisme.