Strasbourg, été 1518. Dans les rues étroites de la ville, des dizaines de personnes se sont mises à danser frénétiquement sans que l’on sache pourquoi. Leurs danses ont duré plusieurs semaines, avant de s’arrêter pour ne plus jamais revenir sous cette forme. Cet événement, appelé chorémanie ou les danseurs fous de Strasbourg, a suscité bien des récits et fantasmes. Inspiré par cette étrange histoire, le chorégraphe Vidal Bini explore ici les rapports entre pratique et perception sociale de la danse, du spectacle, de la folie, de la contamination, de la vie et de la mort.

Puisant dans différentes traditions chorégraphiques, NARR : pour entrer dans la nuit confronte les danses dites populaires avec des écritures considérées comme savantes. Danses d’exultation, besoin instinctif d’expression, hymne au plaisir d’être ensemble, les cinq interprètes, accompagnés d’une vingtaine d’amateurs de danse, plongent aux racines d’un geste viscéral et pourtant perçu parfois comme une manifestation étrange, voire dérangeante.

Croisant de multiples approches, Vidal Bini part d’un récit passé pour aboutir à une pensée prospective sur le pouvoir de la danse, réflexion qui se charge d’une acuité nouvelle avec les bouleversements liés à la pandémie. Dans ce contexte, cette création espère bien créer l’impulsion d’une épidémie de vie, joyeuse, folle et peut-être réparatrice…