

DANSE
De retour au Manège, Phia Ménard costumée en guerrière queer présente le premier volet des Contes Immoraux, Maison Mère. Seule en scène, elle construit pour mieux le détruire un Parthénon de carton, métaphore d’une Europe en reconstruction continuelle.
À l’invitation de l’édition 2017 de la Documenta 14, manifestation d’art contemporain organisée en Allemagne et en Grèce, Phia Ménard a répondu au thème « Apprendre d’Athènes » par l’installation performative Maison Mère.
Ce premier opus d’une trilogie s’inscrit comme tout le travail de cette grande artiste plasticienne et metteure en scène à la croisée du geste politique, de ses réflexions sur l’identité, du corps à corps avec la matière, de la lutte avec les éléments comme la glace, le vent, la pluie. Après L’après-midi d’un fœhn et VORTEX, Phia Ménard revient au Manège avec ce nouveau projet ouvrant une réflexion sur l’Europe.
Cette Maison Mère qu’elle bâtit, seule au plateau avec carton et scotch, s’inspire du Parthénon d’Athènes, lieu dédié à la déesse Athéna. Performeuse, déesse, maçon et guerrière, Phia Ménard trace, coupe, pose mais au-dessus de la construction, un nuage menace avant qu’un déluge de pluie ne s’abatte. C’est une bouillie, une mélasse dans laquelle les corps sont noyés. Rappelant des images contemporaines de réfugiés ou les victimes de bombardements durant la Seconde Guerre mondiale, comme son grand-père paternel à Nantes en septembre 1943.
À l’image du mythe de Sisyphe, il faut recommencer. Métaphore d’une Europe inlassablement à reconstruire, Maison Mère conjure le découragement et (r)éveille nos consciences.