DANSE
15.10
MA 15 OCTOBRE - 19:00*
AU THÉÂTRE
DURÉE 50'
TARIF A
* RENCONTRE
Retrouvez l'équipe artistique à l'issue de la représentation
Figure majeure de la danse guadeloupéenne, Lenablou sonde l’histoire coloniale et la mémoire des corps. Dans un trio intense, la chorégraphe réinvente les gestes hérités de l’esclavage dans une esthétique contemporaine pour affirmer une autre façon de penser le monde.
« Nous sommes nés de l’histoire coloniale et esclavagiste. C’est un fait, rappelle Lenablou. Dans Le Sacre du sucre, j’expose cette manière de penser le monde. » Danseuse et chorégraphe mais aussi docteure en anthropologie de la danse, elle poursuit depuis plusieurs années ses recherches pour comprendre comment l’esclavage a façonné les façons particulières de bouger le corps, avec une forte propension au déséquilibre permanent.
Héritière de ce passé, Lenablou revisite la gestuelle du gwoka, danse et musique traditionnelles de la Guadeloupe, sous un prisme contemporain, pour créer un langage corporel où les influences africaines, européennes et amérindiennes se mêlent. Dans une pièce d’une grande intensité, les trois interprètes déconstruisent les appuis dans un déséquilibre permanent, d’une étonnante virtuosité. Entre puissance et fragilité, ils jouent de l’art de l’esquive, la feinte, l’inattendu.
Les rythmes percussifs martèlent les corps pour mieux les faire exploser dans la danse. C’est une plongée dans une esthétique où l’harmonie émerge du désordre. À travers cette énergie libératrice, Lenablou refuse de se soumettre à la narration de l’héritage colonial. L’histoire qu’elle fabrique et déplie sur scène est celle d’une réappropriation, un hymne à la vie où le corps dansant s’affranchit de toutes les entraves.