Ancien danseur du Ballet Preljocaj, Liam Warren pousse le mouvement giratoire à l’extrême dans son spectacle Merge, jusqu’à donner un sentiment physique, voire existentiel, de tournis. Lancés comme des toupies sur scène, cinq danseurs et danseuses se déplacent dans un flux circulaire ininterrompu, liés par une seule force physique : la rotation. Virevoltant, tournoyant sur eux-mêmes, les corps, tels des électrons qui s’attirent et se repoussent, chargent le plateau d’une énergie vibrante, amplifiée par une partition électro et des jeux de lumière acérés. La pièce est construite sur un système d’entrelacement complexe dans lequel chaque interprète suit sa trajectoire tout en étant aimanté par une force gravitationnelle au centre. Dans ce tourbillon hypnotique, les lignes qui définissent la manière dont les corps sont identifiés finissent par se brouiller pour les faire apparaître comme des vecteurs d’énergie pure. Une création entêtante qui conduit vers une sorte de transe collective.