DANSE
ARTISTE EN COMPAGNONNAGE
De pièce en pièce, la chorégraphe Gaëlle Bourges interroge la portée politique de la représentation des corps à travers l’histoire de l’art. Avec sa nouvelle création Ce que tu vois, elle met en perspective la célèbre tapisserie de l’Apocalypse d’Angers avec trois récits de statut différent.
Ce que tu vois plonge dans la fameuse tapisserie de l’Apocalypse, qui déplie les visions d’un certain Jean au 1er siècle de notre ère, et qu’il a consignées dans un livre intitulé Apocalypse de Jean. Tout s’organise autour d’une révélation que Jean a dans une grotte, lors de son exil à Patmos : il entend Dieu lui dire que le bien triomphera du mal, qu’il faut donc tenir bon. Jean s’adresse à l’époque aux premières communautés chrétiennes martyrisées sous l’empire romain. Mais Ce que tu vois opère un saut dans le temps : comment comprendre les notions de « bien » et de « mal » aujourd’hui, et pourquoi faudrait-il tenir bon ? L’engouement actuel pour les catastrophes est une façon de se distraire de catastrophes qui ont déjà eu lieu – le désastre écologique, social, éthique de l’Occident n’en finit pas de finir. La fascination des homo sapiens contemporains pour les images de « fin des temps » est une façon d’attendre sans agir. Que dirait Jean aujourd’hui pour exhorter à l’action plutôt qu’à la passivité de l’attente ? Ce que tu vois propose quelques réponses à cette question, en convoquant en filigrane un autre récit, celui d’un film de science-fiction sorti en 1962 : La Jetée de Chris Marker. Dans l’un et l’autre, un programme, que l’on suivra à la lettre : décrire des images mentales assez fortes pour créer un trou dans le temps dans lequel agir ; insister sur le désaccord éthique qui nourrit les soulèvements actuels ; et inviter à lutter pour un vivre bien.
AVEC GAËLLE BOURGES
RENCONTRE
JE 29 NOV
Retrouvez l'équipe artistique à l'issue de la représentation
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