DANSE
Le chorégraphe et danseur catalan Pere Faura pose un regard critique et ravageur sur les clichés du cinéma hollywoodien, les comédies musicales disco des années 70 et 80 et interroge dans Sweet Tyranny la liberté individuelle à travers la transe collective.
C’est, dit-il avec le sens de la formule, « une réflexion pleine de sueur ». Chorégraphe et danseur, Pere Faura s’inscrit dans deux tendances lourdes de la scène actuelle : le fiesta clubbing et la transe collective. Sur ce terrain, le Catalan investit le versant disco-pop en s’emparant des comédies musicales produites pendant l’époque disco des années 70 et 80 ; celles de Patrick Swayze et John Travolta. Sweet Tyranny soumet les clichés les plus conventionnels du cinéma hollywoodien à la copie, au remix, à la transformation.
Interprétée par huit danseurs, cette pièce récente dévoile de façon littérale les rapports de domination qu’un chorégraphe peut exercer sur ses interprètes. Projetées en fond de scène, des vidéos illustrent l’histoire moderne du conditionnement disciplinaire des corps, militaire, sportif, de ballet. Pere Faura a choisi d’en rire tout en exaltant le plaisir que procure la danse à travers une session de discothèque jubilatoire.
Sweet Tyranny, volet d’une trilogie intitulée Sweet Suites, puise aussi bien à la danse contemporaine qu’aux formes populaires – une caractéristique qui rend si passionnant le travail de Pere Faura.