MARIONNETTE
PREMIÈRE
COPRODUCTION
À travers l'œuvre et la vie d’Arthur Rimbaud, la compagnie Sans Visage sonde les liens familiaux invisibles, ces fantômes du passé qui resurgissent dans l’inconscient, d’une génération à l’autre. Une plongée vertigineuse dans la psyché humaine, nourrie de théâtre et de marionnettes.
Comment les traumatismes enfouis, les non-dits dans les familles peuvent-ils avoir des répercussions violentes dans l'inconscient des descendants ? S’appuyant sur le concept de la psychogénéalogie, la compagnie Sans Visage brosse un portrait halluciné et hallucinant de ce poète absolu que fut Arthur Rimbaud en même temps qu’elle explore l’irréversible des déchirures du passé. Le spectacle s’ouvre en 1891. Revenu d’Afrique après onze ans d’absence, Rimbaud mourant, représenté par une marionnette alitée, est veillé par sa sœur Isabelle. Dans cette chambre obscure, les événements du passé resurgissent. Les flashbacks se succèdent tandis que les fantômes familiaux viennent hanter ses derniers instants. Une mère froide et autoritaire, un père absent, deux sœurs mortes : les figures évoquées par le délire planent autour du corps en souffrance. Entre événements réels et fantasmés, les destins de Rimbaud et de sa mère se percutent et se confondent. Ce labyrinthe mental est matérialisé grâce à un impressionnant dispositif scénique, composé de grands tressages de tissus suspendus qui changent de forme au gré des manipulations des interprètes. Les chimères étranges et dérangeantes qui en surgissent donnent à voir et à percevoir l’inconscient des personnages. Au fil des images qui se font et se défont, cette création invite le spectateur à projeter son propre imaginaire et par là même à sonder ses plus secrètes zones d’ombres. Troublant.