DANSE
PREMIÈRE FRANÇAISE
Entre danse, performance et arts visuels, le duo italien, nouvelle coqueluche de la scène contemporaine, poursuit ses recherches autour de lieux au fort pouvoir symbolique. Avec Insel, ils embarquent quatre danseurs et danseuses, à la découverte d’une île et de ses possibilités…
Tous deux issus des Beaux-Arts de Rome, les chorégraphes Ginevra Panzetti et Enrico Ticconi construisent, depuis le début de leur collaboration en 2008, une danse imprégnée de réflexions politiques, historiques et philosophiques qui laisse difficilement indifférent. Révélés sur la scène internationale avec des pièces comme Harleking et Ara ! Ara ! ils y dévoilaient un univers grinçant, drôle et inquiétant. Pour cette nouvelle création, ils s’intéressent à la symbolique de l’île (Insel en allemand) et plus précisément à la singularité du phénomène insulaire, entre isolement et vivre-ensemble. Inspiré par des récits comme Robinson Crusoé de Defoe, le duo met en scène deux naufragés, accompagnés de leurs ombres, sur une île déserte. Dans cette solitude nouvelle, chaque protagoniste sombre dans les vertiges de l’introspection et de l’auto-apitoiement, sans se soucier de l’autre, tandis que la terre gronde et qu’une voix ancestrale s’élève des profondeurs de l’île. Dans une forme de rituel initiatique, ce chant envoûtant associé aux vibrations telluriques fissure peu à peu le narcissisme égoïste des individus pour laisser place à l’émergence possible d’une communauté. Amplifiée par la création sonore de Demetrio Castellucci et les chants traditionnels sardes, interprétés par le ténor Gavino Murgia, cette allégorie dansée met en lumière nos contradictions et notre vulnérabilité face à l’adversité. Embarquement immédiat…