DANSE
Dans tous les spectacles de la chorégraphe et danseuse capverdienne Marlene Monteiro Freitas, l’imagination exulte et explose en une myriade d’interprétations. Bacchantes – Prélude pour une Purge renouvelle l’expérience dans une intense bacchanale inspirée d’Euripide où la folie excède la raison. Attention, chef-d’œuvre !
Marquée par les figures grotesques des carnavals de son enfance à Mindelo, au Cap-Vert, Marlene Monteiro Freitas renverse les codes et arme son corps comme un instrument de subversion artistique. L’impureté et l’intensité, l’ouverture et le syncrétisme caractérisent ses créations. Et comme souvent, la démesure affleure. Bacchantes – Prélude pour une Purge d’après Euripide ne semble pas échapper à la règle : le spectacle s’annonce comme une cérémonie orgiaque. La chorégraphe puise à la mythologie grecque après s’être inspirée du carnaval et des peintures de Jérôme Bosch.
Pour cette relecture des Bacchantes, Marlene Monteiro Freitas mobilise avec elle sur scène douze interprètes acteurs, danseurs et musiciens. La punition que réserve Dionysos, dieu de l’ivresse à tous ceux qui ne reconnaissent pas sa nature divine s’ouvre par le bal d’une paire de fesses qui semble chanter d’une voix rauque. Rumba chaloupée et danse du ventre électrisent l’ambiance. Des tableaux d’une intense exubérance à l’étrangeté captivante se succèdent dans un show d’une durée de deux heures et quart où la durée s’éprouve avec plaisir.
Performance véritablement physique et animale peuplée d’êtres fantastiques, Bacchantes – Prélude pour une Purge exprime la force de la tragédie par le corps.
Purgé, vidé, on ressort un peu ivre de cette nouvelle expérience libératrice et surréaliste orchestrée par Marlene Monteiro Freitas.
Les Carnets de la création - Marlene Monteiro Freitas, l'ardente bacchante :
La critique de RONAN AU THÉÂTRE :