L’Eloge des araignées se construit autour de la rencontre de deux personnages. La première se nomme Louise et a presque cent ans. Elle n’aime pas les enfants mais aime bien les araignées. Elle en a d’ailleurs sculpté des monumentales, exposées dans le monde entier. La seconde s’appelle Julie. Elle a huit ans et accompagne son père, aide-soignant, chez les personnes âgées. Chacune est à une extrémité des âges de la vie. Pourtant, entre la vieille dame indigne et la petite fille effrontée, une improbable amitié va naître... Autour de la figure de Louise Bourgeois dans ses dernières années, l’auteur Mike Kenny tisse un récit plein d’humour et de tendresse qui aborde la question sensible de la perte d’autonomie mais aussi celle de la transmission, des blessures de l’enfance, du rôle réparateur de l’art...
D’emblée, la marionnette est posée comme ressort de la relation de dépendance : les deux personnages incarnés en marionnette sont les deux protagonistes qui partagent un même sort, celui des interdictions - l’une parce qu’elle est trop âgée, l’autre parce qu’elle est trop jeune. Manipulées à vue, elles ne sont rien sans les trois acteurs-manipulateurs qui les animent. La mise en scène inventive de Simon Delattre, le jeu des trois formidables comédiens qui passent avec fluidité d’un personnage à l’autre, les dialogues qui font mouche, tout concourt à la réussite de ce spectacle. On y rit et on s'y laisse émouvoir sans retenue.