Alors que s’achève le centenaire de la commémoration de la Grande Guerre, qui se souvient des soldats africains, pour certains enrôlés volontaires et pourtant si vite oubliés par les puissances coloniales ?
Grandi à Kisangani au Congo (RDC) où il a implanté ses Studios Kabako, Faustin Linyekula ravive dans cette pièce la mémoire de ces hommes balayés par l’Histoire. Entouré du musicien et complice Zing Kapaya, le danseur et chorégraphe érige Statue of Loss, une œuvre puissante dédiée à ces Africains morts sans sépulture. À travers des mots, des courriers, des rapports officiels ou un fragile enregistrement miraculeusement réchappé d’un camp de prisonniers en Allemagne,émergent les noms, les visages de ces hommes arrachés à leur destin. À sa manière, Statue of Loss réalise le projet de Paul Panda Farnana, ancien combattant, premier Congolais à accéder à un double diplôme universitaire en Belgique et en France. Le fondateur de l’Union congolaise souhaitait qu’à l’embouchure du fleuve Congo un monument aux combattants de la Première Guerre mondiale soit élevé. Faustin Linyekula joint le geste à la parole pour mieux panser l’Afrique disparue et penser l’Afrique à inventer.

EXPO VIDÉO
IS THIS JUST FANTASY ?
MARINETTE DOZEVILLE
Chorégraphe, Marinette Dozeville a invité un groupe d'amateurs à partager leurs "danses-signatures" au fil de plusieurs rendez-vous dans les Ardennes. Avant chaque représentation de Statue of Loss, une expo-vidéo témoigne de ces rencontres.