Les corps surgissent et captivent, pris dans le reflet d’une infinité d’éclats lumineux : un sol miroir et pas moins d’une centaine de longs couteaux suspendus dans les cintres. Dans cette ambiance de rave aux lumières kaléidoscopiques, ils dansent, cherchant à libérer un espace, à s’extraire de cet objet de pouvoir qui plane au-dessus de leurs têtes comme une menace. Surgissent des danses à la fois mystérieuses et connues, telles ces émanations de voguing qui transparaissent dans les gestes de cinq corps couchés sur le plateau. D’autres danses, collectives et populaires, sont détournées, revisitées. Peu à peu, comme un suspens, le ton, les musiques et les danses s’intensifient, agençant les gestes libératoires d’un mouvement commun.
Passeurs d’expérience, comme ils aiment à se définir, Christophe Béranger et Jonathan Pranlas-Descours travaillent en tandem au sein de leur compagnie Sine qua non art. Ils privilégient les rencontres avec les publics, des échanges qui nourrissent les créations, et cherchent à immerger les spectateurs dans des expériences sensorielles. Chaque projet fait l’objet d’un processus différent. Dans ce récent spectacle, de fortes personnalités d’interprètes et deux musiciens sont réunis. Ensemble, ils composent, rien que des solos et des quintets, au fil de tableaux menant le public vers une authentique réjouissance collective.